°oO Sortir en saison des pluies, l'aventure Oo°

   Aller aux réunions en saison des pluies, c'est toute une aventure... alors avec un bébé dans les bras, je vous dis pas! Enfin si, quand même, je vais vous dire un peu. Car ce n'est pas une partie de plaisir comme attendre à l'arrêt de bus avec mon ami Totoro.

   Déjà, il faut se préparer. Il faut trouver des fringues étanches, des chaussures étanches, ou des bottes, un sac étanche, un taxi étanche, et tout ça, je n'ai pas. Alors je prends: une jupe courte, puisque de toute manière je serai mouillée au moins jusqu'aux genoux, deux serviettes éponges: une pour m'essuyer les jambes et les bras à l'arrivée, ainsi que le bout du nez mouillé de Zoé, l'autre sur mon sac pour protéger mes livres. Une paire de petites chaussettes si j'ai les pieds glacés à l'arrivée. Un grand parapluie. Des bottes, je n'en ai toujours pas trouvé, donc c'est pieds nus ou en sandales étanches (merci Décathlon), sinon je flingue mes ballerines (tâchées par la boue). Je les ai déjà flinguées, d'ailleurs. Zoé est emmitouflée dans un mignon manteau tout doux et à capuche (Petit Bâteau, le nom de la marque prend ici tout son sens, je crois), et si la pluie est encore plus forte je l'enroule dans mon châle en coton (j'en ai plusieurs, et c'est comme les paréos, ils servent vraiment à tout!). Arrive enfin le taxi, avec un peu de chance Hery, sinon il envoie son cousin Nelson avec sa petite voiture déglinguée, ou pire son autre cousin Ruffin avec une petite voiture encore plus déglinguée, et qui a sa portière qui ne s'ouvre jamais. Sauf quand on est en train de rouler. Comme il y a deux semaines. Il aurait manqué une partie des passagers (moi) à l'arrivée... Heureusement ce soir j'ai eu droit à Hery à l'aller, et Nelson au retour. Mais j'ai quand même cru qu'on allait prendre l'eau par les trous du plancher, parce que la route était inondée.

   Sinon, ce soir, heureusement, la nounou n°2 (du soir) a bien voulu m'accompagner et m'aider. Je porte Zoé, elle porte les sacs, et au retour on nous a généreusement prêté un parapluie car on l'avait toutes les deux oublié. On s'est accroché l'une à l'autre pour ne pas glisser dans la boue au retour jusqu'au taxi, chargées des sacs et de Zoé. Et pendant la réunion, la routine, coupures de courant, le programme se poursuit dans le noir avec des lampes de poche, ou des bougies, on n'entend pas grand chose, surtout avec la pluie. En attendant que les frères aillent chercher de l'essence pour le groupe électrogène (le luxe, très récent, juste un an!) au bout de la rue. On est habitué...

  Mais quand même, j'espère ne jamais renouveler l'épisode de la foudre (il y a un mois), où j'étais à l'heure (pas de pluie) et le taxi en retard (toujours pas de pluie), mais au milieu du trajet tombe en panne (début de la pluie), il doit aller chercher de l'essence avec une bouteille d'Eau vive (un éclair), et quand on arrive enfin la foudre tombe partout autour de nous. Je ne veux pas rester dans le taxi déglingué et aux fenêtres qui ne ferment même pas (c'était Ruffin), alors je prends mon courage à deux mains pour courir jusqu'à la salle, avec Zoé dans les bras, sous la pluie battante. Je dois abandonner mes sacs au taxi, je prends Zoé en bandoulière, bien accrochée, pour ne surtout pas la lâcher, je l'enroule avec une couche de tissu supplémentaire dans mon grand châle violet, je glisse juste une serviette-éponge et ma petite bouteille d'eau dans l'écharpe bandoulière, et je cours sur 100 mètres sous la foudre et le déluge, en risquant de glisser tout le long, dans la boue et l'eau qui descend le chemin, jusqu'aux chevilles... Sans parapluie car je ne veux pas attirer la foudre, terrorisée depuis que je lui ai échappé de justesse y'a une dizaine d'années. J'espère vraiment ne jamais recommencer ça. Surtout que le papa était à moto, lui aussi sous la foudre à l'autre bout de Tana, et qu'on n'avait pas de nouvelles...

   Bref, il faut être courageux pour sortir avoir notre nourriture spirituelle hebdomadaire, et j'espère que les frères, comme on leur a demandé, vont pouvoir faire un chemin en gravier ou ce qu'ils veulent, parce que glisser dans la boue en tenant un parapluie et un bébé, j'aime assez éviter. Et quand en prime y'a la foudre au-dessus!!!! Même si ça fait partie du charme de Mada......... ^^ Un quotidien auquel on finit par s'habituer, mais que l'on imagine pas, dans les villes (et même les campagnes) modernes... Car prendre sa voiture pour se garer sur un parking bétonné, avoir des sièges auto homologués, un chemin cimenté et pas inondé pour aller où on veut, c'est un petit quotidien agréable et confortable, mais loin, loin d'être universel!